Programme D Etude De La Baie De Seine 1979 1983

Author : Olivier Dugué
Publisher :
ISBN 13 : 9782914375559
Total Pages : 335 pages
Book Rating : 4.3/5 (755 download)

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Download or read book Le Massif Armoricain Dans L'évolution Mésozoïque Et Cénozoïque Du Nord-ouest de L'Europe written by Olivier Dugué and published by . This book was released on 2007 with total page 335 pages. Available in PDF, EPUB and Kindle. Book excerpt: L’individualité sédimentaire et paléogéographique du Massif armoricain, telle qu’elle apparaît au cours de l’évolution mésozoïque puis cénozoïque du Bassin parisien est acquise dès la fin du Précambrien avec l’orogenèse cadomienne et la montée des plutons de la Mancellia, puis parachevée lors de l’orogenèse hercynienne. La cratonisation du Massif armoricain procure une rigidité structurale, avec l’axe Central NW-SE de la Mancellia délimitant deux compartiments tendant à basculer tout au long du Mésozoïque : le compartiment septentrional (versant normand) vers le NE, à plusieurs reprises ; le compartiment méridional (versant manceau), vers le SE. Le craton est entouré par un fossé subsident au Nord (rift de la Manche) et à l’Est, le sillon marneux péri-armoricain au droit de la Vallée de la Seine. Le bloc armoricain est également localisé au centre de trois domaines géodynamiques actifs : la Téthys ligure au Sud s’ouvrant d’Est en Ouest, l’océan atlantique sur sa façade occidentale et s’ouvrant vers le Nord et les rifts de la Mer du Nord au Nord-Est. Leurs évolutions géodynamiques s’inscrivent dans la fragmentation mésozoïque de la Pangée et le régime distensif qui affecte la plaque eurasiatique. Le recouvrement saccadé de l’Armorique par la transgression mésozoïque explique dans le détail, des cycles de transgression/régression (cycles 2e ordre) variables en nombre et en intensité, d’une bordure à l’autre du Bassin anglo-parisien. Après l’érosion continentale des reliefs au Trias supérieur, la transgression jurassique recouvre tardivement la bordure occidentale du Bassin parisien (fin du Sinémurien). Les nombreux écueils rocheux y contrôlent tout à la fois le courantologie des eaux, la nature et la répartition des dépôts, la dispersion des faunes. La sédimentation jurassique armoricaine oscille entre un pôle terrigène et un pôle carbonaté. La bordure Est-armoricaine demeure instable et enregistre les déformations intraplaques du NW de l’Europe, comme par exemple, le bombement lithosphérique (Aalénien à Bathonien) de la Mer du Nord. Les régimes carbonatés armoricains se développent lors de périodes de relative stabilité tectonique de la bordure Est-armoricaine et de son arrière pays armoricain, à partir du Bajocien et après un nivellement des ses irrégularités. Les plates-formes carbonatées armoricaines (Bajo-Bathonien, Oxfordien moyen) sont limitées vers l’Est par le Sillon marneux. Le passage Jurassique/Crétacé est marqué par une émersion et une érosion du Massif armoricain et le soulèvement de tous les bassins péri-armoricains, induits par l’ouverture du Golfe de Gascogne. Après la sédimentation crayeuse crétacée sur la plus grande partie de l’Europe du NW, les déformations deviennent ensuite de plus en plus rapprochées dans le temps et dans l’espace ; les apports détritiques sont plus fréquents, annonçant le début d’un régime compressif (phase pyrénéenne marquant le début de la collision de l’Ibérie contre la plaque européenne et phase subhercynienne en Europe centrale). La sédimentation cénozoïque armoricaine se déroule dans un contexte régressif généralisé, favorisant une sédimentation continentale, sous un climat d’abord tropical chaud, puis se refroidissant pour devenir périglaciaire, au Pléistocène. Les dépôts marins (Paléogène, Néogène et Pléistocène) du Cotentin coïncident avec des périodes de haut niveau eustatique et sont séparés par de nombreuses lacunes, à la suite de déformations et d’érosions. (Paléocène, Eocène inférieur et moyen, Miocène inférieur et supérieur, Pliocène inférieur). A la limite Crétacé/Cénozoïque (Paléocène), une première déformation atteint le Massif armoricain et la Cornouailles alors soulevés et émergés : des faciès marins continuent à se déposer en Manche occidentale, dans la continuité de ceux du Crétacé supérieur. Le deuxième soulèvement qui intervient à l’Eocène dans le sud de l’Angleterre, en Mer Celtique et en Armorique, n’est pas enregistré dans les Approches occidentales de la Manche. La transgression atlantique sur le Cotentin débute à la fin du Lutétien et au Bartonien (faluns à foraminifères), tandis que le Sud de l’Angleterre soulevé reste épargné. A partir de l’Eocène, la morphologie du bassin du Cotentin est fixée, avec un dispositif sédimentaire de baie ou de golfe, ouvert ou non sur la mer de la Manche centrale. Il est séparé du domaine marin externe atlantique par des hauts-fonds rocheux paléozoïques qui chenalisent les eaux et accélèrent les courants tidaux. Un troisième épisode de soulèvement, puis d’érosion, démarre des l’Eocène supérieur, pour s’achever au plus tôt à l’Oligocène inférieur, sur la marge atlantique. Il intéresse les Approches occidentales de la Manche, la Mer de la Manche, la façade Sud de la Cornouailles, l’Armorique, s’estompe en direction du Golfe de Gascogne, mais n’atteint pas le Nord de la Cornouailles. Cette déformation correspond à l’inversion positive des structures de la Manche, à l’arrêt de la transgression bartonienne dans le Cotentin et à l’installation d’environnements lacustres ou lagunaires sur la presque totalité d’une mer de la Manche émergée et de l’Armorique. La transgression atlantique néogène s’avance vers l’Est sur la plate-forme externe (Oligocène), puis à travers la Manche occidentale, recouvrant en discordance les séries paléogènes déformées sous-jacentes ou en concordance, les dépôts marins de l’Oligocène supérieur. Sur les côtes françaises de la Manche occidentale, cette transgression marine du Miocène inférieur et moyen dépose, sans atteindre ni le Cotentin, ni le Bassin parisien, des calcaires bioclastiques. Sur la côte anglaise, leur extension est inconnue, car les dépôts ont été postérieurement décapés, lors d’une déformation fini-Néogène. Après une longue émersion du Massif armoricain (Oligocène supérieur à Miocène moyen), les relations marines ne sont rétablies qu’au Miocène moyen (faluns à Bryozoaires). A la fin du Miocène moyen ou au début du Miocène supérieur, une baisse importante du niveau marin (limite Serravalien/Tortonien) est décrite ensuite dans toute l’Europe. Les épandages de sables coquilliers cessent et la plate-forme du Cotentin émerge. Un quatrième épisode de soulèvement intervient au Miocène supérieur, érodant la quasi-totalité des dépôts miocènes conservés aujourd’hui uniquement sur la façade côtière atlantique du Cotentin et dans les Approches occidentales de la Manche. Dans le Cotentin, un cycle de transgression/régression (Pliocène supérieur à Pléistocène inférieur) y dépose des sables quartzeux et bioclastiques sur une plate-forme marine subtidale ouverte sur l’Océan Atlantique. Entre le Pliocène supérieur (Reuvérien b) et le Pléistocène inférieur (Tiglien b), elle évolue vers des environnements terrigènes estuariens, de moins en moins influencés par des apports atlantiques et présentant des cordons tidaux de sables coquilliers et quartzeux. Une nouvelle transgression aborde ensuite la marge Nord-armoricaine, au Pléistocène inférieur (Tiglien), déposant d’abord des marnes très riches en microfaunes, puis des sables quartzeux tidaux. Cette plate-forme subtidale évolue finalement vers un système estuarien sableux interne caractérisé par la présence de blocs glaciels qui indiquent un refroidissement climatique, à la fin du Tiglien (passage Pliocène/Pléistocène au sens international). Cette évolution régressive et le refroidissement climatique s’intensifient avec l’érosion fluviatile des séries néogènes du Centre-Cotentin, au Pléistocène inférieur (Eburonien à Waalien). A partir de la fin du Pléistocène inférieur ou au début du Pléistocène moyen, plus aucun dépôt marin n’est retrouvé en Centre-Cotentin. Les seuls témoins sont à rechercher à la périphérie de l’Armorique, sur son littoral actuel.