Author : Anatole France
Publisher : Library of Alexandria
ISBN 13 : 1465604871
Total Pages : 306 pages
Book Rating : 4.4/5 (656 download)
Book Synopsis La rÈtisserie de la Reine P_dauque by : Anatole France
Download or read book La rÈtisserie de la Reine P_dauque written by Anatole France and published by Library of Alexandria. This book was released on 2020-09-28 with total page 306 pages. Available in PDF, EPUB and Kindle. Book excerpt: Il avait coutume de dire que les Elfes tuent ceux qui rŽv�lent leurs myst�res et il attribuait ˆ la vengeance de ces esprits la mort de M. l'abbŽ Coignard, qui fut assassinŽ sur la route de Lyon. Mais je sais bien que cette mort, ˆ jamais dŽplorable, eut une cause plus naturelle. Je parlerai librement des GŽnies de l'air et du feu. Il faut savoir courir quelques risques dans la vie, et celui des Elfes est extr�mement petit. J'ai recueilli avec z�le les propos de mon bon ma”tre, M. l'abbŽ JŽr™me Coignard, qui pŽrit comme je viens de le dire. C'Žtait un homme plein de science et de piŽtŽ. S'il avait eu l'‰me moins inqui�te, il aurait ŽgalŽ en vertu M. l'abbŽ Rollin, qu'il surpassait de beaucoup par l'Žtendue du savoir et la profondeur de l'intelligence. Il eut du moins, dans les agitations d'une vie troublŽe, l'avantage sur M. Rollin de ne point tomber dans le jansŽnisme. Car la soliditŽ de son esprit ne se laissait point Žbranler par la violence des doctrines tŽmŽraires, et je puis attester devant Dieu la puretŽ de sa foi. Il avait une grande connaissance du monde, acquise dans la frŽquentation de toutes sortes de compagnies. Cette expŽrience l'aurait beaucoup servi dans les histoires romaines qu'il aurait sans doute composŽes, ˆ l'exemple de M. Rollin, si le loisir et le temps ne lui eussent fait dŽfaut, et si sa vie ežt ŽtŽ mieux assortie ˆ son gŽnie. Ce que je rapporterai d'un si excellent homme fera l'ornement de ces mŽmoires. Et comme Aulu-Gelle, qui confŽra les plus beaux endroits des philosophes en ses Nuits attiques, comme ApulŽe, qui mit dans sa MŽtamorphose les meilleures fables des Grecs, je me donne un travail d'abeille et je veux recueillir un miel exquis. Je ne saurais nŽanmoins me flatter au point de me croire l'Žmule de ces deux grands auteurs, puisque c'est uniquement dans les propres souvenirs de ma vie et non dans d'abondantes lectures, que je puise toutes mes richesses. Ce que je fournis de mon propre fonds c'est la bonne foi. Si jamais quelque curieux lit mes mŽmoires, il reconna”tra qu'une ‰me candide pouvait seule s'exprimer dans un langage si simple et si uni. J'ai toujours passŽ pour tr�s na•f dans les compagnies o� j'ai vŽcu. Cet Žcrit ne peut que continuer cette opinion apr�s ma mort.