Document De Travail

Author : Michael Freudenberg
Publisher :
ISBN 13 :
Total Pages : 162 pages
Book Rating : 4.3/5 (91 download)

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Download or read book Central and Eastern European Countries in the International Division of Labour in Europe written by Michael Freudenberg and published by . This book was released on 1999 with total page 162 pages. Available in PDF, EPUB and Kindle. Book excerpt: Dix pays d'Europe centrale et orientale sont candidats à l'entrée dans l'Union européenne et cinq d'entre eux ont déjà engagé des négociations d'adhésion. Dans le cadre des accords d'Association que ces dix pays ont avec l'UE, les échanges de produits industriels ont déjà été, pour l'essentiel, libéralisés. Dans la perspective de leur intégration dans l'Union européenne, cette étude analyse l'évolution de la place des pays candidats dans la division internationale du travail en Europe au cours de ces toutes dernières années. L'étude montre que, par delà la relative stabilité de leurs avantages comparatifs, des changements sont en cours et suggère que l'état actuel de leurs avantages comparatifs pourraient refléter plus des points forts hérités du passé que leurs futures spécialisations. Premièrement, on observe une tendance à la déspécialisation : le commerce des pays d'Europe centrale se caractérise par une réduction de leurs avantages comparatifs dans les secteurs où ceux-ci étaient les plus forts (habillement) et une réduction de leurs désavantages comparatifs les plus marqués. Deuxièmement au cours de cette brève période certains pays ont réussi à se bâtir des avantages comparatifs dans de nouveaux secteurs industriels. L'émergence de nouveaux points forts a été particulièrement remarquable dans les industries mécaniques, où certains pays d'Europe centrale ont réussi une forte percée à l'exportation. Troisièmement, les investissements directs étrangers jouent désormais un rôle significatif dans les industries manufacturières de ces pays et sont souvent à l'origine des bonnes performances à l'exportation. L'étude analyse ensuite la structure du commerce des pays candidats à la lumière de deux phénomènes observables dans le commerce entre pays industrialisés et qui caractérisent le processus de globalisation. D'abord, la division internationale des processus de production (la segmentation internationale de la chaîne des valeurs ajoutées), qui permet une spécialisation plus profonde. Ensuite, le commerce intra-industriel, qui peut porter sur des produits différenciés horizontalement (échange de variétés) ou sur des produits différenciés verticalement (échanges de qualités). Le poids croissant des produits intermédiaires dans les exportations comme dans les importations des pays candidats suggère que ces pays sont de plus en plus engagés dans une division internationale des processus de production en Europe. L'analyse des échanges par stades de production montre que cette segmentation internationale des processus de production entre les deux parties de l'Europe, qui était autrefois cantonnée à des industries traditionnelles (textile-habillement), s'est étendue ces dernières années à de nouvelles industries (automobile, matériel de télécommunication). Cette analyse permet aussi de nuancer la portée des changements intervenus dans la structure sectorielle d'échanges des pays d'Europe centrale et orientale. Ainsi la progression des exportations des pays d'Europe centrale dans les industries mécaniques est due à celle des produits intermédiaires et non à celle des biens d'investissement. La diversification des exportations s'est donc faite au profit des productions les moins élaborées. L'écart entre les structures d'exportation par stade de production des pays candidats et celles de l'UE reste important. D'un autre coté, la production des pays candidats incorpore une fraction croissante de produits intermédiaires importés, ce qui devrait à terme améliorer la compétitivité des secteurs aval. Pour apprécier le degré d'asymétrie structurelle entre les pays de l'est et de l'ouest de l'Europe et les effets potentiels de la première vague d'élargissement sur les structures de production, l'étude met en évidence l'importance respective du commerce inter et intraindustriel, en se fondant sur une analyse des échangés bilatéraux au niveau le plus fin de la nomenclature. Une des principales conclusions est que le commerce des pays baltes et des pays balkaniques avec l'UE reste pour l'essentiel un commerce univoque (intersectoriel), correspondant à une division traditionnelle du travail conforme aux avantages comparatifs. Par contre, le commerce des pays d'Europe centrale (en particulier la République tchèque, la Hongrie et la Slovénie) se caractérise par le poids relativement important et croissant des échanges intra industriels, qui correspond, en partie, à la "nouvelle économie internationale", fondée sur les économies d'échelle et la différenciation des produits. Cette situation révèle que ces pays ont des structures de production qui convergent progressivement avec celles des pays d'Europe occidentale. Les différences ainsi mises en évidence entre les pays candidats ont des implications sur les coûts de l'élargissement dans la mesure où ceux-ci sont censés être moins importants dans le cas d'un commerce intraindustriel que dans le cas d'échanges interindustriels. Dans ce dernier cas en effet, le renforcement de la spécialisation implique l'abandon des productions qui ont un désavantage comparatif et la réallocation des facteurs de production vers un nombre limité de secteurs exportateurs. Cependant l'analyse des échanges en termes de différenciation des produits montre que pour tous les pays candidats, le commerce intra-industriel de produits différenciés verticalement (associé à une spécialisation sur des gammes de qualité) est beaucoup plus important et plus dynamique que le commerce de produits différenciés horizontalement (associé à des échanges de variétés). D'où la question de la spécialisation des pays candidats en termes de qualité. Ceux-ci demeurent globalement spécialisés sur les produits bas de gamme et moyenne gamme. Cependant, tous les pays d'Europe centrale ont réduit le désavantage comparatif qu'ils ont dans les produits haut de gamme et certains d'entre eux ont développé un avantage comparatif dans le haut de gamme sur certains des secteurs où ils ont les plus gros excédents commerciaux. On observe aussi dans bien des cas la coexistence au sein d'un même secteur d'un relatif excédent sur une gamme de qualité et d'un relatif déficit sur une autre gamme. Les pays d'Europe centrale et orientale ont généralement un désavantage comparatif dans le haut de gamme des secteurs où elles ont globalement un avantage comparatif, mais ils ont aussi, parfois, un avantage comparatif dans le bas de gamme des secteurs où ils sont globalement déficitaires. Il existe ainsi une division qualitative du travail entre l'est et l'ouest de l'Europe. Entre 1993 et 1996, les pays d'Europe centrale ont tous amélioré leur position relative sur le haut de gamme, ce qui n'est pas le cas des pays baltes et des pays balkaniques. Ainsi l'intégration de la première vague de candidats ne devrait pas suivre un scénario qui les cantonnerait dans une spécialisation résiduelle dans le bas de gamme, avec toutes les conséquences négatives que cela implique pour leurs perspectives de rattrapage.