Author : Charles Breton
Publisher :
ISBN 13 :
Total Pages : 83 pages
Book Rating : 4.:/5 (115 download)
Book Synopsis Évaluation des impacts environnementaux des bâtiments en bois by : Charles Breton
Download or read book Évaluation des impacts environnementaux des bâtiments en bois written by Charles Breton and published by . This book was released on 2019 with total page 83 pages. Available in PDF, EPUB and Kindle. Book excerpt: Le secteur du bâtiment émet jusqu'à 30% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales. Au Canada, il émet 12% des émissions de GES directes et subira une croissance importante d'ici 2030. Accroître l'utilisation des produits du bois pourrait diminuer les impacts climatiques attribués au secteur du bâtiment, ce qui contribuerait à l'atteinte des cibles nationales de réduction des émissions de GES. En stimulant un aménagement forestier durable, cela limiterait aussi les émissions de GES en forêt, en diminuant par exemple les risques de perturbations naturelles. Une gestion intégrée stimulant les secteurs du bâtiment, de la forêt et des produits du bois générerait un maximum de bénéfices environnementaux (i) en maintenant ou augmentant les stocks de carbone en forêt; (ii) en augmentant le stockage temporaire dans les produits du bois; (iii) en encourageant la substitution de matériaux à plus haute empreinte carbone. Le potentiel réel des stratégies d'atténuation faisant intervenir les produits du bois est difficile à quantifier. L'analyse du cycle de vie (ACV) est un outil utilisé en génie environnemental pour déterminer les impacts environnementaux d'un produit ou d'un service sur son cycle de vie. Cependant, en ACV, il n'existe aucun consensus sur la modélisation du carbone issu de processus biologiques, le carbone biogénique. Les ACV traditionnelles (statiques) ne considèrent pas l'influence des aspects temporels; elles reposent souvent sur les hypothèses que le carbone biogénique est (1) carboneutre ou (2) entièrement émis à la récolte. Ceci est problématique car les impacts climatiques d'un GES sont liés aux variations de sa concentration atmosphérique dans le temps. Les méthodes statiques peuvent donc mener à d'importantes erreurs d'estimation. Par exemple, 57% du carbone séquestré dans les produits du bois canadiens entre 1990 et 2008 est encore stocké dans l'anthroposphère. Considérer ce carboneentièrement émis induit une erreur d'estimation de 675 Mt CO2, l'équivalent de 92% des émissions de GES canadiennes en 2014. Les méthodes dites dynamiques permettent de considérer l'influence d'aspects temporels en ACV. Elles permettent d'éviter les hypothèses simplificatrices (1) et (2). Cependant, ces méthodes sont relativement récentes. Il existe peu d'exemples de leur application dans la littérature, notamment dans le domaine de l'ACV du bâtiment, où leur complexité additionnelle en termes de ressources (temps, données) est un enjeu important. L'objectif de ce projet est de comparer les résultats des méthodes statique et dynamique pour l'évaluation des impacts climatiques des produits du bois en ACV du bâtiment. Plus spécifiquement, cet objectif implique d'identifier une méthode dynamique adaptée à l'ACV du bâtiment, puis de l'utiliser dans une étude de cas. Ces objectifs spécifiques sont couverts dans deux articles. Le premier article dresse une revue critique des méthodes de modélisation du carbone biogénique en ACV et identifie la méthode dynamique du potentiel de réchauffement global biogénique (PRGbio) comme bien adaptée à l'ACV du bâtiment. Celle-ci permet d'intégrer des aspects dynamiques à l'ACV du bâtiment sans trop complexifier la collecte de données d'inventaire du cycle de vie. Le second article décrit l'application de la méthode PRGbio à l'étude de cas des Habitations Trentino, un bâtiment en bois situé à Québec. Comparativement à une approche statique, l'approche dynamique entraîne une réduction des impacts climatiques liés à l'utilisation des produits du bois. Ce résultat suggère que les méthodes d'ACV actuelles surévaluent les impacts environnementaux du carbone biogénique, et que des politiques encourageant la construction en bois auraient un potentiel d'atténuation des changements climatiques prometteur.